Une race qui disparaît

Bien qu'il soit l'auteur de cette de´fense des peuples ame´rindiens de Patagonie, le premier explorateur de la Patagonie, Ramo´n Lista, avait e´te´ implique´ dans le massacre des Onas au cours d'une expe´dition dans la grande i^le de la Terre de Feu. C'e´tait en 1886, a` peine 8 ans avant la publication d'Une race qui disparai^t. Trois ans avant la publication, son e´pouse s'e´tait suicide´e d'un coup de fusil apre`s avoir appris que son mari avait une autre femme, une ame´rindienne tehuelche, et que de cette union e´tait ne´e une fille. Sa relation avec Kolia, cette femme Tehuelche, avait commence´ peu avant qu'il soit nomme´ gouverneur de la re´gion de Santa Cruz. Pour se rapprocher d'elle et de leur petite fille, Lista avait de´place´ la capitale a` Ri´o Gallegos ! Il a ainsi ve´cu pendant deux ans avec les Tehuelches. C'est cette expe´rience qu'il lui a fait changer d'opinion sur qui ce que sont d'un co^te´ la « Civilisation » et de l'autre la « Barbarie », et qui en sont les responsables. Pour lui, les repre´sentants de la « Barbarie », c'est l'Argentine. Il s'est donc e´rige´ comme porte-parole de la « Civilisation » des peuples autochtones, et ce livre re´pond parfaitement a` l'objectif qu'il s'e´tait donne´. Mais rien de cela n'a empe^che´ Julio Argentino Roca, le pre´sident de l'Argentine, de continuer la “Conque^te du De´sert” et d'exterminer comple`tement les peuples natifs de la Patagonie. Au moment de la parution du livre, les Tehuelches ne comptaient plus que 500 membres. Aujourd'hui, les historiens argentins affirment qu'aucun pays au monde n'a accompli de ge´nocide aussi complet.