S'il fallait inventer une nouvelle nuance de noir en Polar, je l'appellerais "Noir Dierstein".
Corsé à souhait, "La cour des mirages" est un roman qui m'a mise K.O debout tant le sujet traité est brûlant, l'écriture explosive, les personnages percutants (dans tous les sens du terme) et l'histoire d'une noirceur abyssale.
Benjamin Dierstein prend le lecteur par surprise : si celui-ci croyait s'en tirer avec une banale histoire de meurtre doublée d'un suicide sur fond policito-social, il se trompe lourdement et n'est pas prêt de revenir du voyage.
Roman sans concessions, "La cour des mirages" fait plonger le lecteur au plus profond de la noirceur humaine. Et si par mégarde nous tentions de reprendre notre souffle, Dierstein nous envoie un direct du gauche histoire que l'on comprenne bien que nous n'allions pas nous en tirer à bon compte; à l'image de ses personnages Pringent et Verhaeghen que l'on n'oubliera pas de sitôt.
Une lecture brute, brutale, sans répit, dont on ressort lessivé, révolté, percuté et même chamboulé. Lorsqu'un polar vous fait ressentir cela, vous ne pouvez passer à côté, quitte à y laisser un peu de vous.
A noter que bien que faisant suite à "La sirène qui fume", "la Cour des mirages" se lit très bien à part.
C'est l'histoire de la vie
"Archy" coup de coeur pour ce roman porté tant par une histoire passionnante que par une nouvelle plume, celle de Bernardo Zanonni, qui fait déjà beaucoup parler de lui en Italie et qui connaîtra, je l'espère, le même succès en France. Avec "Mes désirs futiles", l'auteur interroge l'humanité que recèle chaque animal, ou plutôt l'animalité qui sommeille en chaque humain selon la façon dont on souhaite aborder le roman. Pour reprendre à mon compte les célèbres paroles chanson d'un non moins célèbre dessin-animé, "Mes désirs futiles", c'est l'histoire de la vie. L'histoire est terriblement dure et cruelle, et pourtant tellement belle et saisissante à la fois. Les personnages, les situations, le message même, tout concourt à faire de ce roman un grand roman. Lisez-le !
Nein, Nein, Nein!
La dépression, les tourments de l'âme et la Shoah en autocar
De Jerry Stahl
Traduit par Morgane Saysana
Rivages
Selon Jerry Stahl, quoi de mieux pour sortir d'une dépression que de participer à un tour operator en Pologne et en Allemagne sur les vestiges des camps de concentration ?
À travers "Nein, Nein, Nein !", l'humour corrosif de Jerry Stahl sert à mettre en lumière le contraste entre ces lieux de mort et l'approche touristique "disneylandisée" de ces derniers, dans un récit à la fois historique et introspectif, mais aussi engagé politiquement.
Une lecture qui ne plaira pas à tous les publics, mais pour ceux qui n'ont pas peur d'être bousculés par la touche si particulière de l'auteur, à recommander assurément.
Vampirisme psychique ou réel ?
Lorsqu'elle prend la décision de s'accorder une année sabbatique pour se consacrer à l'écriture, Sarah Barry ne se doute pas qu'elle finirait exsangue entre sa vie de famille qui la fatigue littéralement et une anémie inexpliquée.
Abordant des thèmes aussi variés qu'actuels autour de la condition de la femme, "Petites dents, grands crocs" est non seulement bien écrit mais aussi réellement haletant : jusqu'aux dernières pages le lecteur sera en attente de savoir de quel mal souffre réellement Sarah, l'auteure maniant avec habilité son histoire.
Dévoré en quelques heures, je ne peux que le conseiller !
Et si la réponse était 42 ?
Ultra référencé, irrévérencieux, audacieusement écrit : le roman de Guillaume Lebrun ne pourra pas faire l'unanimité, toutefois si vous embarquez dedans, ce dernier ne vous lâche plus. Une uchronie qui décoiffe !